Du beaujolais nouveau parfumé à la banane et au bubblegum au beaujolais minéral et funky qui pourrait passer pour du pinot noir, ce vin offre un style pour chaque occasion. Mais de quel cépage est issu le Beaujolais ?
Qu’est-ce que le Beaujolais et quel est le cépage qui le compose ?
Le Beaujolais est à la fois le nom d’une région de France et celui du type de vin qui provient de cette région. La région du Beaujolais est située dans le centre est de la France, au nord de Lyon, la capitale gastronomique de la France. Le Beaujolais se situe juste en dessous de la Bourgogne et au-dessus de la vallée du Rhône. Le vin rouge du Beaujolais est produit à partir du raisin gamay noir. Le Beaujolais blanc, le vin blanc de la région, que l’on voit rarement, est produit à partir de chardonnay ou d’aligoté.
Comment le Beaujolais est-il élaboré ?
Le fruité et la buvabilité uniques du Beaujolais nouveau proviennent d’un processus de vinification appelé macération carbonique. Plutôt que d’être égrappés à leur arrivée au chai, les raisins de gamay sont laissés en grappes entières. Les grappes sont placées dans des cuves de fermentation fermées, qui sont remplies de gaz carbonique. Le gaz provoque une fermentation intracellulaire (également appelée fermentation anaérobie ou enzymatique) dans chaque grain de raisin, sans que les raisins soient d’abord écrasés, comme dans une fermentation normale. Une fois que le jus contenu dans les raisins a atteint environ deux degrés d’alcool, les raisins éclatent et les levures naturelles présentes sur la peau des raisins commencent une fermentation alcoolique régulière pour amener le vin à sa teneur finale en alcool.
La macération carbonique réduit également la quantité de tanin dans le vin. Le gamay étant un cépage peu tannique au départ, les vins du Beaujolais nouveau issus de la macération carbonique sont parmi les vins rouges les moins tanniques que vous puissiez acheter.
La macération semi-carbonique, une variation qui omet l’ajout de gaz carbonique, se produit naturellement lorsque les raisins sont mis dans le fermenteur en grappes entières. Cette technique ne permet pas d’obtenir autant d’arômes fruités que la macération carbonique complète, mais elle laisse subsister davantage de tanin structurel. La macération semi-carbonique est utilisée sur les crus de Beaujolais de qualité supérieure.
Quelles sont les caractéristiques du beaujolais ?
Tous les beaujolais sont issus d’un seul cépage, le gamay, qui est un raisin rouge à peau fine apparenté au pinot noir. Structurellement, les vins beaujolais issus du gamay sont :
- Légers et corsés
- Modérés en alcool
- Faible en tanin
- Acidité élevée
Les saveurs que l’on retrouve couramment dans les différents Beaujolais sont les suivantes :
- Mûre
- Framboise
- Cerise
- Cannelle
- Violette
- Terre et terre
Les vins du Beaujolais AOC ont tendance à être simples et juteux, avec des saveurs fruitées directes. Les vins du Cru Beaujolais sont plus complexes, avec des notes florales et terreuses qui complètent les saveurs de fruits mûrs.
Quelle est l’histoire du Beaujolais ?
Les Romains ont planté les premières vignes il y a des milliers d’années dans ce que l’on appelle aujourd’hui la région du Beaujolais. Au cours des siècles suivants, les moines bénédictins ont cultivé les vignobles, puis les seigneurs locaux. La plupart du vin produit était consommé dans la région ou dans les zones environnantes accessibles par voie fluviale.
En 1395, il fut banni à cause du duc Philipe le Hardi, duc de Bourgogne, a interdit la culture du gamay en Bourgogne, le qualifiant de vigne « mauvaise et déloyale ». Cependant, Le gamay pousse bien sur les sols granitiques du Beaujolais, où sa culture était encore autorisée, et il est donc devenu associé à la région.
Lorsque le réseau ferroviaire a relié le Beaujolais à Paris au XIXe siècle, le vin du Beaujolais est devenu un choix à la mode dans les bistrots de la ville. Cette popularité est due en partie aux arômes frais et fruités de ces vins, qui proviennent d’une technique de vinification appelée macération carbonique, étudiée pour la première fois par le scientifique français Louis Pasteur.
La macération carbonique permettait également d’élaborer et de commercialiser les vins très rapidement, même au cours de la même année que la récolte. Ces vins de primeur, appelés Beaujolais nouveau, étaient commercialisés le troisième jeudi de novembre suivant la récolte. L’engouement suscité chaque année par la sortie du Beaujolais nouveau a permis à ce dernier de devenir extrêmement populaire dans les années 1970 et 1980, mais une surabondance de vins de mauvaise qualité a fini par provoquer une réaction négative et une baisse de popularité.