Devenir agriculteur sans expérience préalable : démarches et conseils essentiels

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S’installer en tant qu’agriculteur sans bagage préalable peut sembler un défi de taille. Pourtant, de nombreux passionnés de la terre prennent ce virage audacieux chaque année. Les motivations sont diverses : retour à une vie plus proche de la nature, quête de sens ou encore volonté de produire une alimentation saine.

Pour concrétiser ce rêve, certaines démarches et conseils s’avèrent indispensables. La formation agricole de base, les stages pratiques et le réseautage avec des professionnels aguerris sont autant de leviers pour réussir cette reconversion. S’ajoute à cela l’importance de bien choisir son terrain et de s’informer sur les aides disponibles.

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Les démarches administratives pour devenir agriculteur

Devenir agriculteur implique un parcours administratif rigoureux. Déclarez votre activité auprès du guichet électronique des formalités d’entreprise. Cette démarche permet d’obtenir les numéros SIREN et SIRET, indispensables pour la reconnaissance officielle de votre exploitation.

Demandez votre affiliation à la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Celle-ci protège les agriculteurs en matière de sécurité sociale. Cette affiliation ne nécessite ni condition d’âge ni de diplôme, mais elle est indispensable pour bénéficier des prestations sociales spécifiques au secteur agricole.

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Pour pouvoir exploiter des terres, une demande d’autorisation d’exploiter doit être réalisée auprès de la Direction Départementale des Territoires (et de la Mer) (DDT(M)). Cette autorisation est soumise à l’examen de la Commission Départementale d’Orientation de l’Agriculture (CDOA).

Déclarez la création de votre entreprise agricole via le guichet unique électronique (GUE). Vous pourrez alors choisir entre deux formes juridiques : l’entreprise individuelle ou la société. L’atteinte du seuil d’Activité Minimale d’Assujettissement (AMA) vous conférera le statut d’exploitant agricole.

  • Exercice d’une activité de production végétale et/ou animale
  • Surface agricole travaillée supérieure à la surface minimale d’assujettissement (SMA)
  • Temps de travail supérieur à 1200 heures par an
  • Revenu professionnel annuel supérieur à 800 heures équivalent SMIC

Ces démarches administratives, bien que complexes, sont le socle de toute installation agricole réussie. Suivez-les scrupuleusement pour assurer la viabilité et la légitimité de votre projet.

Les formations et compétences nécessaires

Pour devenir agriculteur sans expérience préalable, une formation adéquate est essentielle. Contactez le Point Accueil Installation (PAI) pour débuter votre projet. Ce premier contact vous orientera vers les ressources et les formations disponibles.

Deux diplômes sont particulièrement adaptés aux futurs agriculteurs : le CAP agricole métiers de l’agriculture et le Bac pro en agriculture. Ces formations offrent une base solide en techniques agricoles, gestion et conduite d’exploitation.

Élaborez un Plan de Professionnalisation Personnalisé (PPP). Ce plan, indispensable pour obtenir des aides à l’installation, identifie les compétences à acquérir et les formations à suivre. Il est élaboré en collaboration avec les conseillers du PAI.

Au-delà des formations traditionnelles, le développement de compétences spécifiques est fondamental. Voici quelques domaines à maîtriser :

  • Gestion des cultures et des élevages
  • Connaissances en agronomie et en écologie
  • Compétences en gestion financière et administrative
  • Utilisation de nouvelles technologies agricoles

Ces compétences, alliées aux formations diplômantes, vous permettront d’optimiser la gestion de votre exploitation et de vous adapter aux défis contemporains de l’agriculture.

agriculteur débutant

Conseils pratiques pour réussir son installation

La réussite de votre installation repose sur une préparation minutieuse et le recours à des aides spécifiques. Plusieurs structures peuvent vous accompagner tout au long de votre parcours.

  • RDI (Réseau Départemental à l’Installation) : pour trouver des terres et des exploitations disponibles.
  • SAFER (Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural) : pour l’acquisition de terres agricoles.
  • Feve et Terre de Liens : pour le financement participatif et l’acquisition collective de terres.
  • Initiatives Paysannes et Chambres d’agriculture : pour les conseils techniques et les formations.
  • GAB (Groupements d’Agriculture Biologique) et CIAP (Coopérative d’Installation en Agriculture Paysanne) : pour un accompagnement spécifique en agriculture biologique et paysanne.
  • Conseillers indépendants : pour un suivi personnalisé de votre projet.

En complément, la Dotation Jeune Agriculteur (DJA) est une aide financière précieuse. Elle est accessible sous certaines conditions d’âge et de diplôme, et vise à soutenir les jeunes installés. Un abattement fiscal de 87 % peut être appliqué si le chiffre d’affaires annuel moyen reste sous les 85 800 € pendant trois ans.

N’oubliez pas de suivre les démarches administratives obligatoires. Déclarez votre activité auprès du Guichet électronique des formalités d’entreprise. Demandez l’affiliation à la Mutualité Sociale Agricole (MSA) sans condition d’âge ni de diplôme. Réalisez une demande d’autorisation d’exploiter auprès de la DDT(M) et soumettez votre dossier à la CDOA.

Ces étapes, bien que complexes, sont essentielles pour sécuriser votre installation et garantir la pérennité de votre exploitation agricole.